Dangereux pour la mère, l’alcool l’est d’autant plus pour son fœtus. En effet, il reçoit autant d’alcool que la mère en consomme via le placenta.
Les chiffres sont alarmants : sur 800 000 bébés en France, 8000 ont de graves problèmes physiques et mentaux à cause de l’alcool. Le syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF) définit ainsi l’intoxication du fœtus due à la consommation d’alcool de la mère au cours de la grossesse.
Les conséquences physiques l’alcool sur le fœtus
Dans 25% des cas, les bébés comportent des malformations physiques :
- Si la femme consomme de l’alcool vers les premiers jour de fécondation, cela peut empêcher l’ovule de s’implanter.
- Entre la troisième et quatrième semaine, l’embryon risquera des conséquences mineures sur le crâne et sur certaines parties de son visage.
- Jusqu’à la septième semaine, la consommation d’alcool peut fendre le palais et les lèvres du bébé
- A partir de la septième semaine, elle peut causer des malformations au niveau des organes génitaux, du cœur et du diaphragme du fœtus
- A partir du deuxième trimestre, l’alcool aura des importantes conséquences sur la motricité du fœtus ainsi qu’une probabilité d’avortement spontané
- A partir du troisième trimestre, la croissance du fœtus est énormément ralentie.
Le retard de croissance touche le poids, la taille et le périmètre crânien. L’importance de ce retard dépend de la dose ingérée. La dysmorphie crânio-faciale est désignée comme spécifique à l’exposition à l’alcool in utero (distance entre les yeux, nez court en trompette,…)
Les conséquences psychiatriques de l’alcool sur le fœtus
Des troubles psychiatriques apparaissent après la naissance, pendant l’enfance :
- Hyperactivité avec violence,troubles de concentration et instabilité
- Retard mental (difficulté d’acquisition du langage)
- Troubles de la mémoire, du tonus musculaire (par exemple au niveau des doigts)
- Tremblements, troubles du sommeil
L’attitude à adopter
5% des femmes ont une conduite d’alcoolisation qui met en jeu la santé de leur fœtus. L’attitude à adopter est ainsi de consommer zéro goutte l’alcool au cours de la grossesse.
Lors du premier rendez-vous avec le médecin pour la grossesse, une femme qui consomme régulièrement de l’alcool devra être honnête avec lui pour ensuite avoir un suivi personnalisé vis à vis de sa dépendance. Les mères responsables d’alcoolisation fœtale boivent en moyenne 6 verres au début de la grossesse. A partir de 10 verres, les risques sont extrêmement élevés.
Tout comme pour le tabac, l’abstinence est ainsi vivement recommandée. Cependant, ce n’est pas une coupe de champagne qui va déclencher le syndrome l’alcoolisation fœtale, c’est une dose importante d’alcool qui aura des conséquences irrémédiables sur le fœtus.
Plus d’infos : Dossier INPES
Bonjour et merci encore pour cette belle analyse. Je souhaiterai savoir si les conséquences citées ci-dessus sont surtout valables lorsque la mère ingurgite une assez grande quantité d’alcool ou s’il est possible de voir paraître l’un ou l’autre de ces anomalies même à faible dose d’alcool, par exemple lorsque la mère sirote de temps en temps des boissons alcoolisées. Merci d’avance pour votre intervention.
A Dominique
Le titre du dossier INPES en lien est assez explicite 😉