Course à pied durant la grossesse : est-ce sans risque ?

À moins de complications médicales spécifiques, il est suggéré que toutes les femmes enceintes maintiennent une activité physique soutenue durant leur grossesse. Les avantages, tant physiques que psychologiques, sont significatifs. Néanmoins, il est essentiel d’ajuster son activité, en particulier concernant l’intensité. Bien que plusieurs sports soient déconseillés, la course à pied n’en fait pas partie, à condition de prendre certaines précautions.

“Bien que la course à pied ne soit pas spontanément conseillée aux femmes enceintes en raison des impacts et des secousses sur le périnée, qui peuvent entraîner des fuites urinaires”, explique la sage-femme. “Pour celles qui couraient régulièrement avant la grossesse et qui apprécient vraiment cette activité, ce n’est généralement pas risqué. Toutefois, il reste préférable de l’éviter.”

Celles qui couraient fréquemment avant de tomber enceintes trouvent souvent une grande satisfaction à continuer, cela les bénéficie et les relaxe. Cependant, il est crucial de rester prudente. “La femme enceinte doit être capable de parler pendant qu’elle court, sans être trop essoufflée”, conseille Anh-Chi Ton. Si parler devient difficile, l’effort est probablement trop intense. Il est préférable de courir doucement, avec des pas plus courts.

Aucune recherche n’a prouvé que courir au début de la grossesse augmente le risque de fausse couche. Il n’y a donc, en principe, aucune contre-indication à pratiquer la course à cette période. Cependant, les premières semaines peuvent être moins agréables en raison de la fatigue et des nausées.

Aucune activité physique intense n’est recommandée durant la grossesse. Selon l’état de santé de la future mère, il peut être nécessaire d’éviter toute activité physique ou de consulter un médecin pour s’assurer que l’activité envisagée est sans risque. “Toute condition pouvant compliquer une grossesse requiert une attention particulière : grossesse multiple, risque d’accouchement prématuré, placenta praevia, saignements ou pertes de liquide amniotique inexpliqués, antécédents de maladie cardiovasculaire ou de fausses couches récurrentes, prééclampsie, hypertension, anémie”, précise la sage-femme.

“Il n’existe pas de règle stricte. Toutefois, à partir de la moitié de la grossesse, vers 4 ou 5 mois, lorsque le ventre devient plus proéminent, cela peut devenir inconfortable”, indique Anh-Chi Ton. Il appartient à chaque femme d’écouter son corps et de ne pas exagérer.

Il est assez courant d’entendre parler de femmes enceintes qui ont couru 10 ou 15 km, voire un marathon, pendant leur grossesse. Cela reste exceptionnel et est réservé aux femmes très entraînées, qui ont consulté leur médecin. Il est cependant fortement déconseillé aux femmes enceintes de se lancer dans une telle épreuve sans une préparation adéquate. “Durant un effort intense, l’oxygène est redirigé vers les muscles et non vers le bébé. Il est donc préférable de l’éviter”, note la sage-femme.

Le Conseil national de l’Ordre des sages-femmes a publié un guide sur l’activité physique durant la grossesse.

Il est conseillé de pratiquer une activité d’intensité modérée, seule ou en groupe, pendant au moins 2 heures 30 par semaine (réparties en 3 sessions de plus de 30 minutes chacune). Le conseil recommande également de réaliser une à deux fois par semaine des exercices de renforcement musculaire lors des activités quotidiennes ou lors de sessions spécifiques. Les activités à faible impact comme la marche, la natation, la gymnastique douce, le vélo d’appartement, le yoga, le Pilates, et le Tai-Chi sont particulièrement conseillées.

Merci à Anh-Chi Ton, sage-femme.