Botox pendant la grossesse : est-ce sans risque pour votre bébé ?

Pour celles habituées aux séances de Botox ou celles pensant y recourir, la grossesse constitue une phase délicate. En général, il est préconisé de reporter toute intervention chirurgicale ou procédure médicale non essentielle après l’accouchement. En ce qui concerne les injections de Botox ou d’acide hyaluronique, le principe de précaution prévaut.

“Théoriquement, c’est faisable, mais en pratique, c’est strictement proscrit durant la grossesse”, indique le Dr Alfred Fitoussi. “Nous ne voulons pas risquer de provoquer des spasmes ou des contractions utérines chez une femme enceinte”, complète-t-il.

Cette recommandation repose surtout sur un principe de précaution. Il n’y a pas d’études scientifiques démontrant la dangerosité de ces injections durant la grossesse, ni leur impact sur le développement foetal. Mais leur innocuité n’est pas non plus prouvée. “Étant donné que la toxine botulique agit comme un myorelaxant, il ne devrait pas y avoir d’effet sur le muscle utérin. Cependant, en cas de complication, le Botox serait probablement mis en cause. Il est donc essentiel de respecter les consignes du fabricant qui recommandent de s’abstenir”, explique Dr Fitoussi.

Toutes les interventions esthétiques ou chirurgicales non urgentes sont déconseillées durant cette période. “Naturellement, si une intervention urgente nécessitant une anesthésie générale doit être réalisée, elle peut être pratiquée. On préfère souvent attendre le second trimestre, qui est moins risqué. Mais dans le cas d’une appendicite aiguë, l’intervention est bien sûr nécessaire”, ajoute le spécialiste.

A l’instar du Botox, les injections d’acide hyaluronique sont également contre-indiquées pour les femmes enceintes. Toutes les procédures esthétiques sont généralement déconseillées comme mesure de précaution. “Cependant, l’utilisation de crèmes contenant de l’acide hyaluronique est tout à fait possible et ne présente aucun danger”, précise le médecin.

La prudence est également de rigueur durant l’allaitement. “Les injections sont aussi contre-indiquées tout au long de la période d’allaitement, par mesure de précaution”, souligne Dr Fitoussi.

Les nouvelles mères peuvent reprendre les injections de botox ou d’acide hyaluronique sans crainte après l’accouchement, à condition d’avoir fini l’allaitement. Il est également sage d’attendre pour l’utilisation de produits comme le rétinol, les peelings ou les dermabrasions.

Malgré son appellation, le soin capillaire au botox ne contient pas de toxine botulique. Ce traitement, souvent à base de kératine et d’acide hyaluronique, vise à réparer et donner de l’éclat aux cheveux endommagés. Il n’y a pas de contre-indication formelle à son emploi pendant la grossesse, mais la présence de certains composants potentiellement nocifs (comme le formaldéhyde), le risque d’allergie et les émissions potentiellement toxiques conseillent de s’abstenir durant cette période.

Merci au Dr Alfred Fitoussi, expert en cancérologie, chirurgie esthétique, plastique et reconstructrice à Paris.