Quand la poche des eaux se rompt prématurément : conseils et actions immédiates !

par adm
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Beaucoup de femmes enceintes connaissent la rupture des membranes amniotiques au moment de l’accouchement. Cependant, chez 5 à 10% d’entre elles, cela se produit prématurément durant la gestation. Que faire dans ces situations ? Voici quelques recommandations.

 

Durant la majorité des grossesses, les membranes amniotiques (amnios et chorion), formant la poche des eaux, se rompent près de l’entrée interne du col de l’utérus. L’écoulement est alors net et assez abondant. Toutefois, il arrive que la rupture survienne plus en amont et le volume de liquide perdu soit réduit. On parle alors de fissuration de la poche des eaux. Dans de rares cas, la fissure peut se refermer d’elle-même, mais une fois la poche des eaux percée, le liquide amniotique continuera inévitablement à s’écouler.

Il est parfois difficile pour les futures mères de distinguer une fuite de liquide amniotique, surtout lorsqu’elle commence par quelques gouttes. Le liquide amniotique peut être confondu avec une fuite urinaire ou un écoulement vaginal, qui sont courants pendant la grossesse. Pour distinguer, l’utilisation d’une serviette hygiénique peut être utile. Contrairement à l’urine, le liquide amniotique est incolore ou légèrement blanc (semblable à de l’eau savonneuse). Il est inodore et s’écoule de manière continue, augmentant souvent lors de changements de position ou de toux.

Il peut arriver que l’écoulement soit important mais ne se reproduise plus. Cela pourrait être dû à la rupture d’une poche amniochoriale. Ce liquide s’accumule entre les deux membranes, mais seul la membrane externe est affectée, laissant le bébé protégé.

Peut-on perdre les eaux sans avoir de contractions ?

Il est tout à fait possible de perdre les eaux sans ressentir immédiatement des contractions. Si vous êtes proche du terme et n’avez pas de contractions dans les 12 à 48 heures suivant la rupture, il est probable que votre accouchement soit induit.

Comment détecter une rupture de la poche des eaux ?

À la maternité, le ou la sage-femme procédera à un examen. Si la perte de liquide n’est pas évidente, un spéculum sera utilisé pour observer le liquide amniotique s’échappant de l’orifice cervical externe. Pour une rupture haute (fissure) ou ancienne, la détection peut être plus compliquée. Heureusement, il existe des tests biologiques pour confirmer.

À noter : la couleur, l’aspect et l’odeur du liquide amniotique sont des indices cruciaux pour l’équipe médicale. Une teinte anormale (verdâtre, brunâtre…) peut indiquer une détresse fœtale.

Test du pH du liquide amniotique

Un moyen simple de vérifier la présence de liquide amniotique lors de l’examen par le ou la sage-femme est le test de pH. Le pH vaginal est acide (entre 4,5 et 6), alors que celui du liquide amniotique est basique (entre 7 et 7,5). Un indicateur pH est introduit dans le vagin et change de couleur en présence de liquide amniotique, passant du jaune au bleu.

L’échographie peut également fournir des informations précieuses en montrant la quantité de liquide amniotique restante et en suivant son évolution.

Quand et pourquoi la poche des eaux peut-elle se rompre ?

Généralement, la rupture se produit à terme, durant le travail, et conduit à la naissance d’un enfant en bonne santé. Dans 5 à 10 % des cas, la rupture des membranes amniotiques survient avant le début du travail, ce qu’on appelle la rupture prématurée des membranes (RPM). Chez un tiers des femmes, cela se produit avant 37 semaines d’aménorrhée (SA) et peut avoir des effets néfastes sur le fœtus, notamment en raison de la prématurité. Les risques pour le bébé à venir et les mesures à prendre varient selon le stade de la grossesse.

Facteurs favorisant la rupture de la poche des eaux

Une infection bactérienne est fréquemment à l’origine des ruptures prématurées, concernant environ 40 % des cas. Les femmes ayant déjà connu un accouchement prématuré ou une rupture prématurée des membranes sont plus susceptibles de connaître cette situation. Des problèmes cervicaux (incompétence cervicale, exposition au Distilbène®, cerclage…) ou une position anormale du placenta (placenta praevia) peuvent également contribuer. La surdistension utérine, comme lors de grossesses multiples ou en présence d’un excès de liquide amniotique (hydramnios), les carennces en fer, zinc et vitamine C, qui fragilisent les membranes, ainsi que le tabagisme ou la consommation de drogues, peuvent également être en cause.

Conséquences pour le bébé : peut-il survivre sans liquide amniotique ?

Les répercussions sur l’enfant à naître dépendent de la précocité de la rupture. Elles sont plus nombreuses et graves si la grossesse est encore jeune. La rupture de la poche est responsable de 30 à 40 % des accouchements prématurés. De nombreuses études indiquent que 6 femmes enceintes sur 10 accouchent dans la semaine suivant la rupture, lorsque celle-ci survient à 29 SA. Un bébé ne peut effectivement pas vivre sans liquide amniotique.

Outre les complications (principalement pulmonaires et neurologiques) liées à la prématurité, les risques d’infection pour le fœtus sont également significatifs. Le bébé étant désormais exposé à l’environnement extérieur, des microbes peuvent coloniser le liquide amniotique, ce qui peut mener à une chorioamniotite. Une infection néonatale peut aussi se développer. De plus, une perte excessive de liquide peut entraîner un oligoamnios, situation où la production de liquide est insuffisante pour compenser la perte. En début de grossesse, cette complication peut nuire au développement du bébé et conduire à de graves malformations.

Rupture de la poche des eaux : un risque pour la maman ?

Les risques pour la future mère sont moins sévères que pour le bébé. Ils concernent principalement les infections utérines, présentes chez 10 à 20 % des patientes. De plus, lorsque la poche des eaux se rompt prématurément, le taux de césariennes est plus élevé.

Que se passe-t-il après la rupture de la poche des eaux ?

Toute perte de liquide pendant la grossesse doit vous amener à consulter. Si la rupture de la poche des eaux est confirmée, vous serez hospitalisée. Heureusement, le repos strict au lit n’est plus systématiquement recommandé et vous pourrez vous déplacer pour aller aux toilettes ou faire quelques pas dans votre chambre. Une hospitalisation à domicile peut parfois être envisagée, selon les cas, après les premiers examens, mais elle dépendra du stade de la grossesse et des conditions obstétricales.

Naissance prématurée : percer la poche avant terme

Entre 24 et 34 semaines de grossesse, la future mère bénéficiera d’injections de corticoïdes pour favoriser la maturité pulmonaire du bébé et limiter les complications liées à la prématurité. Si nécessaire, pour permettre de terminer la cure de corticoïdes et d’éviter l’accouchement, un traitement anti-contractions sera administré durant 48 heures. De plus, pour traiter ou prévenir une infection, des antibiotiques seront prescrits. Face à tout signe suspect d’infection ou de souffrance fœtale, la naissance sera décidée dans un centre équipé d’une unité néonatale.

Quand on perd les eaux, on accouche combien de temps après ?

À terme, il est préférable que l’accouchement ait lieu rapidement. Soit le travail commence de lui-même (ce qui arrive pour 8 femmes enceintes sur 10 en fin de grossesse), soit il est induit artificiellement, généralement après 12 à 24 heures de rupture.

En vidéo : « Il n’y a rien de pire que l’isolement en post-partum », Sans Filtre avec Ève Simonet

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